Télémaque (32) (01/11/2015)

littérature, roman, illustration, irlande, dublin, james joyce, ulysse

source : http://ulyssesseen.com

Certes, on donnera un bon point à Mulligan pour la préparation du petit-déjeuner, mais il est clair qu’il n’est pas le genre de personne que l’on aime avoir autour de soi quand on a la gueule de bois – la chansonnette, le sarcasme déplacé, la fumée de cigarette, la débauche d’énergie, les ordres (“Kinch, réveille-toi !”)… tout ce qui fait un comparse agaçant. Je commence à le voir comme une version légèrement sophistiquée du personnage Frank “the Tank”, incarné par Will Ferrell dans le film Old School (NDT : Retour à la fac en VF).

Gifford glose au sujet de la bougie, qu’il voit comme une plaisanterie sur la masturbation féminine, ce qui n’est pas exclu, mais je ne suis pas vraiment sûr de ce que cela apporte à notre compréhension de la scène. Cela rappelle plutôt la singerie de messe dont nous avons parlé précédemment, et qui reviendra quand Mulligan servira les œufs.

J’aime le détail du dessin de Stephen assis sur le chant de sa valise – c’est indiqué dans le texte, mais je ne l’avais jamais remarqué. Dans sa célèbre biographie de Joyce, Richard Ellmann évoque l’habitude qu’avait Joyce de se servir de sa valise comme bureau lorsqu’il écrivait chez lui, assis sur une chaise avec la valise posée debout devant lui. La famille de Joyce était toujours sur le départ quand il était enfant, prête à fuir les propriétaires et autres créanciers. Que Stephen n’ait pas de chaise révèle quelque chose de son statut dans ce foyer, mais cela nous indique aussi qu’il est prêt à en partir.

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