Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/04/2013

Télémaque (17)

littérature,roman,illustration,irlande,dublin,james joyce,ulysse
Source : http://ulyssesseen.com

L'essentiel de ce qu'il faut savoir de Mulligan est résumé dans ce bref échange. C'est le genre de type capable de voler un miroir cassé à une domestique de sa tante, pour se moquer ensuite de la laideur de la servante (NDT : en la traitant de Caliban). Joyce nous a déjà montré de tels énergumènes dans sa nouvelle des Deux galants (NDT : cf. Gens de Dublin) avec les personnages de Lenehan et Corley, qui figurent aussi dans Ulysse.

Les propos de Mulligan citant la "rage de Caliban" sont tirés d'Oscar Wilde qui, dans la préface au Portrait de Dorian Gray, dit que "la répulsion du dix-neuvième siècle pour le réalisme est semblable à la colère de Caliban à la vue de son visage dans une glace. La détestation du dix-neuvième siècle envers le romantisme est celle de Caliban ne reconnaissant pas sa propre face dans un miroir." Il est intéressant que cela suive un moment de questionnement intérieur où Stephen ne se reconnaît pas lui-même, ou plus exactement où il se demande "qui a choisi ce visage pour moi ?"

Quant à Ursula, c'est une célèbre pucelle, chef des "onze mille vierges" et probablement apocryphe. Son nom signifie "petite ourse".

01/04/2013

Télémaque (16)

littérature,roman,illustration,irlande,dublin,james joyce,ulysse
Source : http://ulyssesseen.com

"Qui a choisi ce visage pour moi ?"

Bonne question, qui nous renvoie aux souvenirs que Stephen a de sa mère, à l'image de la baie, au rasoir. Stephen lance une question métaphysique sur ses origines, mais il réfléchit aussi à son identité : est-ce le visage de sa mère, de son père ? a-t-il une tête d'Irlandais, de catholique, de poète ?

L'une des possibles grilles de lecture d'Ulysse est la quête d'identité, ou la façon dont les gens se définissent eux-mêmes. Quelques-uns des personnages les plus médiocres de ce livre savent intuitivement qui ils sont, tandis que parmi les meilleurs, certains n'en ont pas la moindre idée, à l'instar de Stephen.

Ce passage me fait penser à la chanson des Talking Heads "Seen and not seen" ["Vu et inaperçu"] : "Il verrait des visages dans des films, à la télé, dans des magazines et dans des livres..."