Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/08/2014

Télémaque (25)

littérature,roman,illustration,irlande,dublin,james joyce,ulysse

source : http://ulyssesseen.com

Quelques planches plus haut, Stephen contemplait la baie de Dublin et pensait à l'épisode de sa mère sur son lit de mort, associant la vue de la mer avec la bile qu'elle avait expectorée dans un bol blanc. Image rémanente d'un " bol d'eaux amères".

Ce nuage masquant le soleil réapparaîtra quelques chapitres plus loin, quand Leopold Blum le verra au même moment que Stephen, depuis un autre endroit de la ville. L'observation du même phénomène sous deux angles différents évoque la parallaxe, concept important dans "Ulysse" (NDT : voir Télémaque 14). La parallaxe est une technique permettant de trouver la distance à laquelle se trouve un objet, par exemple une planète ou une étoile. Le principe de base est que, lorsque l'on regarde une chose depuis deux points de vue, on peut déterminer où elle se tient réellement. Nos deux yeux utilisent automatiquement la parallaxe pour nous donner le sens de la profondeur de notre environnement.

Bloom, qui a un réel - bien que très amateur - intérêt pour l'astronomie, réfléchira à la parallaxe plusieurs fois dans la journée, mais c'est aussi une sorte de métaphore de la méthode de Joyce. Nous voyons le phénomène d'une journée de la vie dans une ville, sous différents angles, et nous avons besoin de prendre en compte plus d'un point de vue pour appréhender l'histoire dans toute sa profondeur.

Le dessin de Rob renforce cette idée, il nous donne un angle de vue différent de celui de Stephen, et nous comme lui pouvons voir le bateau-courrier entrer dans le port.

26/07/2014

Télémaque (24)

littérature,roman,illustration,irlande,dublin,james joyce,ulysse
source : http://ulyssesseen.com

Dans les trois images du haut, Stephen contemple la mer, pendant que Mulligan descend les escaliers en récitant un poème de Yeats. Dans les deux vignettes inférieures, une voix - probablement à l'intérieur de la tête de Stephen - fait un mélange du poème et de sa vision de la mer. C'est un autre exemple du "Principe d'Oncle Charles" (NDT : cf. Télémaque 5), par lequel une voix, manifestement celle du narrateur, s'empare de la personnalité et des connaissances d'un personnage.

Si l'on est ici dans la tête de Stephen, du moins en partie, il est aussi important de noter que Stephen commence à composer un poème. Son esprit s'est éloigné de sa querelle avec Mulligan, et a commencé à dessiner les contours d'une impression visuelle, et à tenter de la mettre en mots.

La référence aux "pieds fugaces et légers" fait penser au dieu Hermès/Mercure qui, dans L'Odyssée, est plusieurs fois décrit comme courant à la surface de la mer avec des sandales ailées, pour transmettre des messages divins aux mortels.

17/05/2014

Télémaque (23)

us_comic_tel_0023_16.jpg
source : http://ulyssesseen.com

Mulligan a fini de se raser, et a perdu sa joute verbale avec Stephen, alors il redescend à l'étage inférieur. En disant à Stephen de "lâcher [ses] tristes méditations", il lui remémore un souvenir des derniers jours de sa mère. Au lieu de prier avec elle, à l'article de la mort, Stephen avait récité le poème de Yeats "Who goes with Fergus".  Le vers "Ne te détourne plus pour méditer" lui était revenu à l'esprit toute la journée.

"Chuck Loyola" n'est pas le nom d'un autre de leurs amis, c'est que Mulligan demande à Stephen de "balancer Loyola" en se défaisant de sa rigidité jésuitique (la Compagnie de Jésus fut fondée par saint Ignace de Loyola) et en tournant la page.

"Sassenach" est un mot écossais signifiant "Anglais", un dérivé de "Saxon".